Comme annoncé lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a confié à la Cour des Comptes une "mission flash" portant sur la situation financière et les perspectives du système de retraites. Sur la base du diagnostic établi par la Cour, les partenaires sociaux doivent proposer des solutions d'amélioration du système de retraites, dans un objectif de justice et d’équilibre financier.

Visuel U2P

La Cour des comptes chiffre le déficit des retraites entre 14 et 15 milliards d’ici à 2035, puis de 25 à 32 Md€ en 2045 selon l’hypothèse de productivité. Ce rapport corrobore les chiffrages alarmants du Conseil d’orientation des retraites (COR).

Les éléments de diagnostic de la Cour des comptes soulèvent que la France consacre près de 14% de son PIB aux dépenses de retraites (388,4 Md€), quatre points de plus que l'Allemagne; mais aussi que les retraités français bénéficient d'une situation favorable par rapport au reste de la population. Les principaux leviers avancés par la Cour et leurs effets sur l’équilibre financier du système de retraites obligatoires, seraient :

  • agir sur l'âge d'ouverture des droits à la retraite (65 ans au lieu de 64 ans actuels  rapporterait jusqu’à 8,4 Md€) ;
  • augmenter la durée d’assurance requise (44 ans au lieu de 43 ans actuels rapporterait 5,2 Md€) ;
  • augmenter le taux de cotisation (1 point supplémentaire apporterait entre 4,8 et 7,6 Md€ selon les modalités retenues) ;
  • et enfin une sous indexation des pensions (1 point inférieur représenterait une économie de 2,9 Md€ en 2025).

La Cour souligne que le pilotage à long terme du système de retraites suppose une combinaison entre les différents leviers afin de mettre en œuvre un effort équilibré porté par l'ensemble des acteurs.

Les pistes de discussion sont diverses et souvent divergentes entre syndicats de salariés et organisations patronales. Parmi celles retenues par l'U2P :

  • la possibilité d'introduire très progressivement un dispositif d'épargne retraite individuelle pour faire face au choc démographique à venir ;
  • un meilleur accompagnement de l'usure professionnelle ;
  • le maintien dans l’emploi des seniors,  avec la reprise de l’accord signé par l'U2P et quatre organisations syndicales de salariés en avril 2024 ;
  • la situation des femmes au regard de la retraite ;
  • la réforme du financement de la protection sociale.

La première réunion de la délégation permanente, composée des 8 organisations représentatives au niveau national et interprofessionnel (U2P, Medef, CPME, CFDT, CFE-CGC, CGT, CGT-FO et CFTC), auxquelles s’ajoutent la FNSEA et l’UNSA, s'est tenue le 27 février dernier. Les négociations dureront trois mois. La délégation de l'U2P est conduite par Jean-Christophe Repon, Vice-Président en charge des relations sociales et du paritarisme.